Essai nucléaire nord-coréen du 6 janvier 2016

Le , la Corée du Nord aurait effectué un essai nucléaire souterrain à trente kilomètres au nord-ouest du comté de Kilju dans ce qui est désormais appelé le site d'essais nucléaires de Punggye-ri. La télévision centrale coréenne par la voix de Ri Chun-hee[1] et l'agence de presse nord-coréenne annonce peu après que leur pays a fait exploser avec succès une bombe à hydrogène[2]. Cet essai entraîne de vives protestations dans le monde.

Essai nucléaire nord-coréen de janvier 2016
Puissance nucléaire Drapeau de la Corée du Nord Corée du Nord
Localisation Site d'essais nucléaires de Punggye-ri, Kilju (Drapeau de la Corée du Nord Corée du Nord)
Coordonnées 41° 18′ 32″ N, 129° 02′ 02″ E
Date
Type d'arme nucléaire Fusion selon la Corée du Nord. Fission selon le National Intelligence Service de Corée du Sud
Type d'essais Souterrain
Géolocalisation sur la carte : Corée du Nord
(Voir situation sur carte : Corée du Nord)
Essai nucléaire nord-coréen de janvier 2016

Contexte

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Il s’agit du quatrième essai nucléaire effectué par la Corée du Nord.

Cet État incapable budgétairement de moderniser des forces conventionnelles aussi volumineuses qu'obsolètes opère une concentration de ses moyens dans le secteur de l'armement nucléaire et développe, avec difficulté, une force de missiles balistiques[3].

Le , il effectue son premier lancement d’un missile balistique KN-11/Bukkeukseong-1 depuis un sous-marin de la classe Sinpo. Celui-ci échoue.

Début , le président Kim Jong-un déclare pouvoir faire exploser une bombe H[4].

Début , l’arsenal nord-coréen est estimé à entre 10 et 16 bombes atomiques, mais il pourrait compter de 20 à 30 unités d'ici [3].

En dehors de ses missiles, dont on ne sait pas clairement s’ils peuvent embarquer des armes nucléaires, la Force aérienne populaire de Corée pourrait déployer son arsenal atomique avec la soixantaine de Iliouchine Il-28 datant des années 1950 et la quinzaine de Soukhoï Su-7 dont elle dispose. Cependant, certains médias sud-coréens estiment qu’une partie des Chengdu J-7 et des MiG 23 seraient aptes à ce type de missions[5].

Un séisme de magnitude d'ondes de volume Mb estimé originellement entre 4,9 à 5,1 puis précisé à 4,82[6] a été enregistré dans la zone d'essais[7], environ la même puissance que le précédent test ayant généré, selon les estimations, entre 6 et 9 kt[3].

Plusieurs experts, dont l’Australien Crispin Rovere et Bruce Bennett, analyste à la RAND Corporation, mettent en doute la réalité de cet essai de bombe à hydrogène[8],[9]. Certains, dont le chercheur Seong Chai-Ki de l'Institut coréen pour les analyses de défense, parlent d’un possible essai d’une bombe à fission dopée[10].

Réactions internationales

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  •   Belgique : le ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, appelle Pyongyang à « arrêter immédiatement son programme illégal d’armes nucléaires »[11].
  •   Chine : la Chine, principale alliée de la Corée du Nord, déclare s’opposer fermement à ce nouvel essai nucléaire[12].
  •   États-Unis : Les États-Unis mettent en doute la réalité de la réussite de cet essai de bombe à hydrogène[13].
  •   France : la France condamne cet essai comme une « violation inacceptable des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU »[14].
  •   ONU : le Conseil de sécurité est réuni en urgence le 6 janvier 2016 pour discuter de la légitimité et des conséquences de cet essai[15]. Le Conseil a « condamné fermement » l’essai nucléaire[16]. Ban Ki-moon considère l’essai comme « profondément déstabilisant pour la sécurité régionale »[n 1],[17].

Notes et références

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  1. Traduction de : « profoundly destabilising for regional security »

Références

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  1. Dorain Malovic, « Ri Chu-Hee, le visage et la voix de la télévision nord-coréenne », La Croix - en ligne,‎ (lire en ligne)
  2. (en) Korean Central News Agency of DPRK, « DPRK Proves Successful in H-bomb Test », sur globalsecurity.org, (consulté le ).
  3. a b et c « Corée du Nord : Le difficile accès à la dissuasion », Défense et sécurité international, Paris, no 121,‎ , p. 21 (ISSN 1772-788X, OCLC 644528273)
  4. AFP, « Corée du Nord: Kim Jong-Un évoque la bombe H, Washington n'y croit pas », sur Le Point (consulté le ).
  5. Arnaud, « La Corée du Nord dispose t-elle d’une aviation de frappe nucléaire ? », sur Avions légendaires, (consulté le ).
  6. Lassina Zerbo, « Faisons vite entrer en vigueur le traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) », sur Le Monde, (consulté le ).
  7. (en) « M5.1 Nuclear Explosion - 22km ENE of Sungjibaegam, North Korea », sur Institut d'études géologiques des États-Unis.
  8. Violette Robinet avec AFP, « Bombe H : pourquoi l'annonce de la Corée du Nord laisse les experts sceptiques », sur BFMTV, (consulté le ).
  9. Anne Bauer, « Corée du nord : bombe A ou bombe H  ? », sur lesechos.fr, (consulté le ).
  10. Par L'Obs avec AFP, « Corée du Nord : les experts sceptiques sur la thèse d'une bombe H », sur nouvelobs.com, (consulté le ).
  11. « Reynders : La Corée du Nord menace la paix et la sécurité », sur lesoir.be, (consulté le ).
  12. « Essai nord-coréen: la Chine "s'oppose fermement" », sur La Voix du Nord, (consulté le ).
  13. avec AFP, « Corée du Nord: Washington doute de la réussite d'un essai nucléaire », sur lexpress.fr, (consulté le ).
  14. avec AFP, « Essai nucléaire nord-coréen : la France condamne une violation inacceptable », sur lexpress.fr, (consulté le ).
  15. (en) Greg Botelho et Euan McKirdy, « U.N. poised to act against North Korea after latest nuclear test », sur CNN.
  16. Le Monde avec AFP et Reuters, « Essai nucléaire : l’ONU condamne et prépare des « mesures supplémentaires » contre la Corée du Nord », .
  17. (en) « North Korea nuclear H-bomb claims met by scepticism », sur BBC, .

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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